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En juin dernier, sous le titre: "L'Homme, hacker des systèmes", il s'est tenu au théâtre du Parvis Saint Jean de Dijon, un opus un peu particulier des TEDx:

Retrouvez ici le contenu intégral de ce véritable "spectacle", conçu pour valoriser les interventions de nos 9 invités.

L'occasion de voir (ou de revoir) les performances de ces speakers  que nous avons eu une joie immense à rencontrer, accompagner et écouter,  pour les aider à diffuser le plus largement possible, leurs "idées pour changer le monde".

Bon visionnage...

TEDxDijon: l'Homme hacker des systèmes
  • ACTE I. scène 1

(entrée en scène de l'Homme, une canne à la main, sentencieux et tout gonflé de sa propre importance)

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Bonsoir !

Je me présente: je suis... L'Homme ! 
Mon nom scientifique est "Homo sapiens", je suis le descendant le plus abouti d'une évolution continue de quelque 3,5 milliards d'années.

Mes caractéristiques ?
Un paquetage naturel de survie des plus restreint :
l'Homme ne vole pas, l’Homme nage moyennement, l’Homme se déplace avec lenteur. Il n'a ni griffes, ni crocs, ni plumes ou pelage véritablement utiles.
Il se reproduit lentement, avec beaucoup d'efforts, et… souvent pour un résultat des plus décevants...

Heureusement... L'Homme possède d'énOOOORMEs capacités intellectuelles!!!

La femme aussi bien sûr... Mais…  

Bref, en dépit de toutes les difficultés, de tous les obstacles, par la grâce de ses énOOOrmes capacités cérébrales, l'Homme est parvenu à totalement réorganiser le monde chaotique et, il faut le dire « inadapté », qui lui avait été légué aux  origines.

Ainsi,  au terme de quelque 3,5 milliards d'années d'un travail acharné, nous, vous, moi, nous tous ensemble, sommes parvenus à faire de cette Terre un véritable Paradis dont nous savourons chaque jour les bienfaits.

Soyons heureux mes amis, soyons heureux et fiers: ce que nous avons accompli sur cette planète, nulle autre espèce n'en aurait été capable !

(Tourne sur lui-même de manière suffisante. Noir)

  •  ACTE 1. scène 2

(L’Homme entre en scène avec un grand cahier. Il ouvre le cahier et explique doctement)

Une des choses que nous sommes parvenus à maîtriser le plus parfaitement, le plus absolument, c’est l’eau !

  • bateaux pour aller dessus,
  • sous marin pour aller dessous,
  • canaux et digues pour la contenir, et assécher les marais, (ces zones pestilentielles proprement inutiles autant qu'incommodes) !
  • roues à aube et vapeur, pour exploiter sa force
  • fontaines et robinets pour la distribuer
  • bouteilles en plastiques pour la stocker,
  • brumisateurs pour la vaporiser délicatement sur nos épidermes échauffés par le soleil d’août,
  • canons à froid pour en faire une poudreuse où slalomer avec grâce.

Bref, nous maîtrisons absolument…
En même temps, sans eau, rien n’aurait été possible : vous pouvez arrêter de manger, mais arrêtez de BOIRE : vous verrez que vous ne tiendrez pas longtemps !

Heureusement, il y en a partout de l’eau sur cette planète !
Partout !!! 

J’ai là les chiffres des précipitations sur notre bonne ville de Dijon, l’année dernière: sur une année : 30 à 50% de jours de pluie !
Au minimum 50 mm de précipitations, et jusqu’à 90mm les bons mois… le mois de mai avait été exceptionnel en 2013…

Et le plus fort, c’est que le cycle de transformation de l’eau  est bouleversant de simplicité (il explique en mimant un geste circulaire):

  • Soleil sur mer et terre = évaporation.
  • Rencontre des masses d’air  chaud et froid = précipitations…
  • Ruissellement et infiltration
  • Soleil sur mer et terre = évaporation.
  • Rencontre des masses d’air  chaud et froid = précipitations…
  • etc… et ça recommence à l’infini.

Le type même de la ressource inépuisable, disponible pour tous, et ce, gratuitement, ou presque, sans aucun effort !


En vérité, je vous le dis mes amis, nous sommes tranquilles avec l’eau jusqu’à la fin des temps ! (Noir)

  • ACTE I. scène 3

(L’Homme entre en scène avec un grand livre illustré portant en titre La révolution industrielle. Il a des lunettes sur le bout de son nez et tient le livre ouvert devant lui, dans les dernières pages. Il lit en marchant vers l’avant scène. Arrivé proche du public, il referme le livre et en le désignant du doigt aux spectateurs, il commence à parler)

La révolution industrielle a été l’âge d’or de notre Civilisation.
L’instant de grâce qui a permis qu’ENFIN, l’Homme comprenne toute l’importance d’une organisation méthodique, centralisée et mesurée des activités humaines.

Avant cela, tout était fait de manière artisanale, désordonnée… avec des pertes immenses en terme de rentabilité.

Que d’énergie perdue !
De richesse gaspillée !

On a peine à imaginer qu’il ait fallu des siècles pour que l’on se décide à appliquer ce qui, à notre époque, pour tout étudiant de première année, est devenu une évidence:si on veut maximiser les bénéfices, il faut rationaliser des coûts” :

  • cultiver la terre sur des parcelles plus grandes,
  • organiser la production « à la chaîne »,
  • penser l’élevage de manière industrielle,

… il en va de même pour l’éducation … les loisirs, les vacances, et pourquoi pas :  la culture ?

Bref, réfléchissez bien mes amis… et vous verrez…

Vous verrez que, quoi qu’on en dise, cette idée de « rationaliser » nos activités a été une brillante idée !

(et il sort… mais revient.. visiblement embarrassé…)

Pour être honnête, je dois quand même ajouter qu’il y a cependant deux …  domaines dans lesquels nous avons du mal à rationaliser de manière efficace :

  • les jeunes enfants
  • et les vieux !

Là… pour l’instant… les résultats  sont… (geste pour « mitigés » de la main).

(se ravisant) En même temps, comme dit l’adage : « à l’impossible, nul n’est tenu ! » (Il sort de scène. Noir)

  • ACTE I. scène 4

(L’Homme est assis sur un fauteuil. Il est masqué par le grand journal déplié qu’il tient devant lui. Un moment. Il l’abaisse enfin et prend la parole avec enthousiasme)

Nous vivons une époque formidable ! (un temps. Pas de réaction du public, il précise donc en martelant du doigt le journal ) … du point de vue de l’information !
On est au courant de tout aujourd’hui…

Immédiatement…

Journaux, télévision, radio… RIEN de ce qui se passe d’IMPORTANT ne peut plus nous échapper.

Nous sommes INFORMÉS en temps réel de TOUT ce qui arrive, sur TOUS les continents (il énumère sur ses doigts avec un certain enthousiasme) :

  • cours de la bourse
  • faits divers en tous genres
  • météo
  • résultats sportifs
  • sondages pré ET post électoraux
  • horoscopes
  • etc, etc…

Nous avons VRAIMENT accès à tout !

Tenez, dernièrement, au journal de 13h,  je suis tombé sur un sujet qui révélait (pause, avec emphase) : les dessous de l’ablation de la prostate d’un chef d’Etat bien connu !

Un événement incroyable il y a seulement 5 ans…

Et qui donne la mesure des progrès effectués depuis…. enfin….

Bref, les progrès de la communcation !

Et je pense, mes amis, que cela contribue de manière TOUT À FAIT significative à l’évolution de nos sociétés.

(il se lève, et avant de partir, convaincu) Vraiment, je le pense…(Noir)

  • ACTE II. scène 1

(L’Homme arrive sur scène avec son cahier à la main. Il est préoccupé)

Je ne sais pas si on se rend bien compte des dangers du web. 
Car ce n’est pas un outil anodin ! loin s’en faut !

Bien sûr vous me direz (singeant un air niais) : « c’est quand même bien utile pour trouver les informations dont on a besoin ».
Et je vous répondrai (singeant le même air niais) : « Et avant ça on faisait comment ? on frottait une lampe à huile ?! »

Non, soyons sérieux : le web n’apporte RIEN de VRAIMENT essentiel !

En revanche, (pause. reprenant d’un ton menaçant): il vous expose à de TRES REELS dangers !

  • Le premier, bien évidemment, est le risque pédophile

Comment croyez-vous que procèdent ces odieux prédateurs pour identifier leurs proies: ils sèment des “cookies” sur le net, les enfants les grignotent et hop ! dans des camionnettes !

  • Même chose pour les cambrioleurs 

Quand vous postez vos photos de vacances : le fichier est “forwardé” automatiquement  à des réseaux organisés, spécialisés dans ce genre d’opérations, et qui arrivent dans les minutes qui suivent  pour vider votre maison.

  • En plus, le web est quelque chose de très addictif, il faut le savoir :

il a été scientifiquement prouvé qu’après seulement quelques heures de pratique,  la dépendance peut commencer à se faire sentir !


Vous savez qu’il y a des gens qui consultent leurs mails au petit déjeuner !
On m’a raconté qu’il y en a même qui publient des « gazouilis» depuis leur lit !
Vous imaginez !?

  • Et le pire : c’est que certains détournent leur outil de travail .

Pour surfer sur… des…“machins-sociaux” américains qui encouragent le voyeurisme et la pornographie !
Quelle honte mes amis !

Vous me connaissez : je suis favorable au Progrès, mais là… Bref !

(quitte la scène en secouant la tête en signe de dénégation. Noir)

  • ACTE II. scène 2

(L’Homme entre en scène avec cartable)

Il y a une chose que la vie m’a appris, c’est que, comme l’a écrit Berthold Brecht : « Le Savoir, c’est le Pouvoir »

Vous en voulez la preuve ? (il pose le cartable et en sort le dossier qu’il va consulter au fur et à mesure de son exposé)

J’ai assisté dernièrement à un Colloque réunissant des proctologues du monde entier (je suis proctologue moi-même)
... et vous savez quelle révélation nous a été faite ?

Il a été prouvé que les individus qui, entre 2 et 5 ans ont consommé du lait UHT en brique de 1L, voyaient être multiplié par 15, leur risque de développer, dans les 20 dernières années de leur vie, un arthéro-adénome pathogène!

Quelque chose d’inouï ! (pause)

Une corrélation que personne n’imaginait !

Nous avons tous été absolument sidérés !

J’ai moi-même longtemps travaillé sur cette affection, que je connais bien, et je peux vous dire que c’est très sérieux !

Très sérieux… et très douloureux…

De quoi vraiment nous alarmer, car si les chiffres se vérifient : le nombre de cas déclarés va littéralement exploser dans les années à venir !
 

(pause) Heureusement, nous avons pu développer des traitements préventifs… (pause)

Mais, les protocoles sont très très difficiles à mettre en œuvre, et les résultats… aléatoires…

(il regarde par terre, laisse passer un peu de temps… l’angoisse doit être palpable )
(changeant soudain d’attitude : il éclate de rire)  Vous voyez comme vous avez eu peur tout à coup ?   Comme vous étiez prêts à me supplier de vous recevoir, histoire que je palpe votre probable arthéro-adénome pathogène ?

Allons, rassurez-vous mes amis : cette maladie n’existe pas.
Je l’ai inventée pour le besoin de la démonstration : vous vous rappelez ? « Celui qui a le Savoir… a… le POUVOIR ! » (Noir)

  • ACTE II. scène 3

(L’Homme entre en scène, visiblement agacé… Il s’adresse à un personnage hors scène, alors qu’il tient un discours à la main)

Très bien, je vais faire le correctif: puisque c’est une question de “constitutionnalité”... allons-y pour la “parité”, “l’égalité”, la “fraternité”… (grommelant) pourquoi pas la “liberté” tant qu’on y est ?

(prenant un ton docile)

J’ai dit tout à l’heure que “l'Homme possède d'énOOOrmess capacités intellectuelles“.
Je voulais bien entendu parler : “de l’Homme ET LA FEMME”

C’est une telle évidence qu’il ne me semblait pas utile de le dire, voilà tout...

Loin de moi l’idée de remettre en cause, de quelque façon que ce soit, les qualités intrinsèques de ces “personnes”, qui sont nos semblables, nos égales évidemment, en dépit de leurs différences bien sûr.  

Et qu’importe à mes yeux que par rapport à nous, les hommes, elles s’expriment ordinairement de manière plus… comment dire ? plus… (il cherche le terme adéquat, et finalement renonce, s’approche de l’avant-scène et confesse, retrouvant son ton excessivement agacé)

BEAUCOUP plus bruyante !

Quelque 7 millions d'années d'efforts n'ont pu en venir à bout: les femmes pensent à haute voix.

Or, les Femmes pensent sur tout, tout le temps...

Et donc elles parlent, sur tout, tout le temps...  

Je peux dire, sans exagérer, que nous avons à peu près tout essayé pour les faire taire en quelques 7 millions d'années, y compris tenter de les empêcher UN PEU de penser...

Rien à faire mes amis !

Il s'est avéré absolument impossible d'impulser chez les femelles de notre espèce, un sens évolutif plus respectueux des éco-systèmes auditifs masculins…

Bref, la génétique doit avoir ses raisons que la Raison ignore… (Noir)

  • ACTE II. scène 4

(L’Homme entre en scène, un livre à la main. il cite)

L'enfant est un pervers polymorphe en ce qu'il est branché directement sur ses pulsions, sans connaissance de la réalité. Il sort définitivement de ce fonctionnement en même temps qu'il sort de l'Oedipe. Il a alors acquis une censure de sa confrontation à la Loi.

Voilà !
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est un Monsieur  Giffard, en charge de la formation du personnel psychiatrique: l’enfant est un “sauvageon”, qu’il faut “dresser” !
Rousseau, le philosophe, dès le XVIIIème, ne disait pas autre chose:  l’enfant est un  petit animal qu’il faut travailler au corps et à l’âme, pour en faire - si tout va bien- un être social, un citoyen, un travailleur: c’est le rôle de l’Éducation!

C’est notre rôle et notre devoir !

Tenez, je vais vous lire un passage de l’“Émile” traité d’éducation de ce Rousseau que pourtant je n’aime pas beaucoup, mais qui est sur ce sujet tout à fait passionnant.

Ecoutez bien mes amis :
    “Observez la nature, et suivez la route qu’elle vous trace. Elle exerce continuellement les enfants ; elle endurcit leur tempérament par des épreuves de toute espèce ; elle leur apprend de bonne heure ce que c’est que peine et douleur. Les dents qui percent leur donnent de la fièvre ; des coliques aigues leur donnent des convulsions ; des longues toux les suffoquent ; les vers les tourmentent ; la pléthore corrompt leur sang ; des levains divers y fermentent, et causent des éruptions périlleuses. Presque tout le premier âge est maladie et danger : la moitié des enfants qui naissent périt avant la huitième année.

Les épreuves faites, l’enfant a gagné des forces ; et sitôt qu’il peut user de la vie, le principe en devient plus assuré.”

Extraordinaire ! On comprend pourquoi notre société va si mal: depuis 1968, on fait COMPLETEMENT fausse route !

(visiblement captivé, il en oubliera de lire à haute voix et poursuivra assis sur le fauteuil pour lui seul. Très faible lumière sur lui: lampe sur pied, tandis qu’entre en scène le dernier speaker. )

Immense merci encore une fois à chacun des membres de l'équipe scène avec qui j'ai eu la chance immense de travailler sur ce projet. (mention spéciale à Sélim qui a sauvé la vidéo à force d'un travail acharné de plusieurs semaines: merci encore !)

Immense merci encore une fois à chacun des membres de l'équipe scène avec qui j'ai eu la chance immense de travailler sur ce projet. (mention spéciale à Sélim qui a sauvé la vidéo à force d'un travail acharné de plusieurs semaines: merci encore !)

Tag(s) : #Humeurs & Tendances
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